Amélie Laberge D.O.
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Vitalité : mon blogue santé

La méditation : pour la santé du corps et de l'esprit

par Amélie Laberge, ostéopathe

Dans la gestion de sa santé, on s’entend qu’il est bénéfique d’entraîner le corps, d’en prendre soin en consultant et de veiller à son alimentation, mais on pense moins souvent à l’esprit, soit notre attitude mentale et notre résistance nerveuse. Le stress excessif ayant des effets néfastes connus sur la santé, il s’impose de trouver des moyens d’entraîner notre esprit.

La méditation, tout comme l'ostéopathie, la massothérapie, l’activité physique et le yoga sont d’excellentes façons d’accéder à la détente. Exercice de conscience et d’attention, la méditation permet en outre d’accroître la stabilité et la clarté de notre esprit, ce qui en fait un outil précieux dans la gestion des émotions et de la douleur.

Lorsqu’on prend le temps d’observer ce qui se passe dans notre esprit, on remarque à quel point il est agité. L’esprit va d’une pensée à l’autre, réagit constamment aux perceptions, revisionne les événements du passé, fait des mises en scène, les perfectionnant d’une fois à l’autre. Cet esprit agité demeure difficilement dans le moment présent. Il s’occupe pour éviter l’ennui ou l’inconnu, pour fuir ce qu’il craint. Pris dans ce manège, l’esprit distrait a un champ de perception restreint, une vision de la réalité limitée et plutôt égocentrique. Nous sommes tous familiers avec ces mécanismes. L’anxiété, l’angoisse et les différentes formes de souffrance générée par cet esprit agité font partie de notre quotidien.

La pratique de la méditation vise à ralentir suffisamment pour examiner l’esprit et comprendre son fonctionnement. Ceci permet de développer la familiarité avec le moment présent et de diminuer la souffrance liée aux pensées du passé, du futur ou à toute expérience souffrante. Dans ce contexte-ci, nous utilisons la technique de shamatha, un terme sanskrit qui signifie reposer dans le calme. Précisons qu’il ne s’agit pas d’atteindre un état de calme et de paix, mais bien de laisser l’esprit se déposer et reprendre contact avec sa nature véritable, c’est-à-dire un esprit paisible et clair qui peut demeurer présent sans constamment être distrait. Ce faisant, on peut découvrir, notamment, notre tendance à créer des scénarios ou à meubler le vide pour éviter la souffrance ou l’inconnu.

On remarque aussi que notre attitude face à la douleur (physique ou émotive) peut en prolonger la durée ou en augmenter l’intensité, si on se crispe plutôt que de lâcher prise. En reconnaissant de telles tendances, il est possible de ne pas y céder systématiquement, mais plutôt de choisir une nouvelle approche, plus ouverte.

Dans la méditation, nous examinons notre expérience et nous observons le monde, avec intelligence. Le Bouddha a dit que c’était la façon d’apprendre à regarder toute situation et à en comprendre la vérité, le véritable message, la réalité. C’est ce que fait un bouddha – et nous avons tous la capacité d’être des bouddhas, des êtres éveillés, que nous soyons Bouddhistes ou non. Nous avons tous la capacité de réaliser un esprit naturellement paisible, dénué de confusion.

Cette clarté naturelle de l’esprit peut nous aider à nous concentrer sur quoi que ce soit. Mais d’abord, il faut apprivoiser son esprit au moyen de la méditation shamatha.

(Traduction libre d’un extrait de What is Meditation, Mipham, 2006.) 

Par son travail avec la respiration, la méditation permet de prendre pleinement contact avec le moment présent, de revenir au corps, de sentir le cœur, de prendre du recul par rapport au tourbillon de pensées et d’être moins contrôlé par ses émotions et ses réactions. Avec le temps, on apprend à se détendre et à lâcher prise durant des moments difficiles ou de grand stress, à cultiver la tendresse. On parvient à composer avec la douleur une respiration à la fois, plutôt que de la solidifier. La méditation aide à reprendre contact avec le cœur, à sentir la bonté et la sagesse qui siègent en chacun de nous.

Cette détente de l’esprit mène à une plus grande souplesse au niveau du corps, pouvant faciliter la guérison. Comme le corps et l’esprit ne sont pas des entités distinctes mais forment plutôt une équipe, la diminution des tensions psychologiques affecte le corps de façon semblable, atténuant les tensions physiques et facilitant la physiologie. C’est ainsi que la méditation peut avoir un effet positif sur la santé.

Traditionnellement associée à un cadre spirituel, la pratique de la méditation ne requiert ni ne contredit aucune croyance religieuse. Elle s’adresse à quiconque s’intéresse à la santé du corps et de l’esprit.

© Amélie Laberge, 2018.

Références :

KABAT-ZINN, J. (1990). Full Castastrophe Living: Using the Wisdom of Your Body and Mind to Face Stress, Pain, and Illness. New York, NY: Random House.

MIPHAM, S. (2006). What is Meditation. http://shambhala.org/what-is-meditation/

MIPHAM, S. (2003). Turning the Mind into an Ally. New York, NY: Riverhead Books.

 

 

 

Le reflet d’une image dans l’eau calme, tel un miroir de l’esprit apaisé. Photo : Amélie Laberge.